La glande"H", l'Épiphyse , le troisième oeil est pour Descartes le siège de l'âme

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 La leçon d'Anatomie du DrTulp, à laquelle a assisté un collaborateur de Descartes (Plemp)
Fragment du célébre tableau de Rembrandt

La plupart des traités médicaux, à la fin du l6e siècle, pose l’existence de trois âmes ainsi, selon Ambroise Paré : " il y a trois manières de corps qui ont une âme, par laquelle ils vivent : le premier et le plus imparfait est celui des plantes, le second des bêtes et le tiers des hommes. Les plantes vivent par l’âme végétative qui est cause de trois choses, à savoir : nourrir, croître, et engendrer, les bêtes par l’âme sensitive, et les hommes outre ces deux par l’âme raisonnable et intellectuelle"

Autrement dit, l’âme dans cette conception de l’époque est un principe de vie jointe au corps et à toutes ses actions.

  La glande H est l'Épiphyse sur les planches anatomiques de Gaspard Bauhin que Descartes a utilisées

Autrement dit, l’âme dans cette conception de l’époque est un principe de vie jointe au corps et à toutes ses actions.

D'après Descartes, le corps fonctionne sans avoir recours à ce même principe de vie, et pour lui l’âme est en fait la pensée. Il sépare le fonctionnement automatique d’un individu de ce qui est intellectuel chez lui;   dans l’ouverture de la "description du corps humain", il rappelle que l’âme est une substance distincte du corps et qu’elle ne nous est connue "que par cela seul qu’elle pense, c’est-à-dire qu’elle entend, qu’elle veut, qu’elle imagine, qu’elle se ressouvient et qu’elle sent."

Ce principe énoncé de la dualité de l’âme et du corps est en rupture avec la tradition médicale d’alors aristotélicienne et scolastique; elle conduit à l’hypothèse des "animaux machines" et à la garantie de l’immortalité de l’âme.

C’est précisément l’élimination de ces fonctions non intellectuelles de l’âme qui constitue l’originalité de la philosophie de l’anatomie et de la médecine de Descartes, à partir du traité "Le monde et l’homme"

on pourrait dire actuellement qu’il sépare la psychologie de la physiologie,

Ce principe énoncé de 

Descartes est plus connu comme philosophe ou mathématicien que comme anatomiste s'intéressant à la médecine et  étudiant les possibilités de prolonger la vie
 Ce dualisme que nous retrouverons dans l’article 5 du traité "des passions de l’âme" ( c’est une erreur de croire que l’âme donne le mouvement et la chaleur au corps) est partagé par d’autres auteurs comme Gaspard Bartholin qui, d’ailleurs  à la même époque en l632, l’affirme dans "Anthropologia seu doctrina de homine", et distingue l’anatomie qui s’occupe du corps et de ses parties, de la psychologie qui traite de l’âme. Par contre, de nombreux auteurs font jouer au cœur un rôle médiateur entre l’âme et le corps, et c’est à l’épiphyse que Descartes, dans une autre conception anatomique, donnera une importance fondamentale, car le dualisme chez Descartes ne doit pas faire oublier que l’union de l’âme et du corps seule permet de définir un vrai homme, et dans la "Dioptrique" Descartes affirme que c’est l’âme qui sent et non le corps, que c’est l’âme qui voit et non pas l’homme, et qu’elle ne voit immédiatement que par l’entremise du cerveau. Nous allons voir ainsi le siège de cette union de l’âme et du corps, mais il faut appeler avant que le cœur malgré tout chez Descartes a un rôle unique dans la formation des "esprits animaux", et rappeler également un peu paradoxalement, dans son concept des "animaux machines", que les animaux n’ont pas d’âme, ce qui permet d’ailleurs de les tuer pour les manger, et il prétend qu’il n’y a pas de hiérarchie à faire dans le règne animal, ce qui lui permet également de refuser toute pensée aux bêtes.

 

Les critiques des conceptions de Descartes sur ce sujet ont été nombreuses et trouvent  leur apogée dans celle de Voltaire ......plus d'un siècle plus tard !:

  Descartes fit le contraire de ce que l'on devait faire, au lieu d'étudier la nature , il voulut la dominer .Il était le plus grand géomètre de son siècle, mais la géométrie laisse l'esprit comme elle le trouve; celui de Descartes était trop porté à l'invention. Le premier des mathématiciens ne fit guère que des romans de philosophie, un homme qui dédaigna les expériences, qui ne cita jamais Galilée, qui voulut bâtir sans matériaux, ne pouvait élever qu'un édifice imaginaire .

Descartes ne négligea pas les expériences ou tout au moins les dissections  et à son époque, la démarche intellectuelle partait plutôt d'une théorie que les expériences devaient conforter, mais sous cet angle, il manque de rigueur, car si les animaux n'ont pas d'âme, ils ont une glande épiphyse plus facile à mettre en évidence ( lettre à Meyssonier du 29 février 1640)

Il faut retenir au contraire la tentative d'expliquer le fonctionnement du Cerveau sans avoir aucun des éléments  physique, chimique ou biologique qui auraient pu l'aider.

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